Chroniques Mandrinoises / L’atelier des modistes

Très chers lecteurs,

Que de mystères sont dissimulés derrière les portes feutrées de notre respectable Hôtel de Ville ! Songez donc, mes chers, qu’en franchissant une modeste porte grise, nichée avec discrétion sous le majestueux escalier qui domine le hall, vous pénétrerez dans un antre où règne une effervescence insoupçonnée.
Là, depuis des mois déjà, d’habiles stylistes s’affairent avec une dextérité qui défie le temps. Sous leurs doigts agiles, des kilomètres de tissus luxueux se déroulent sans fin, pour donner naissance à des créations qui feraient pâlir d’envie les plus grands tailleurs de la Cour. Redingotes ornées de liserés d’or, tricornes dignes des plus vaillants capitaines, vestons d’une précision irréprochable, robes au lourd tissu fleuri, chemisiers délicats aux manches vaporeuses… Tout un bal de soie, de brocart et de velours se déploie dans cet atelier hors du commun, dont les portes s’ouvrent discrètement chaque lundi de 14h à 17h et chaque vendredi de 9h à 12h, puis de 14h à 17h.

Loin des convenances rigides, tout un chacun est invité à franchir cette porte sans protocole ni invitation. Un simple coup d’œil suffira à vous émerveiller et, qui sait, à vous pousser à repartir avec une pièce d’exception !
Tissus de la plus haute qualité ou costumes déjà confectionnés, rien n’échappe à l’œil averti. Mais les plus téméraires, les esprits audacieux, se laisseront peut-être tenter par l’aventure de réaliser leur propre toilette, armés des précieux patrons élaborés avec soin par nos talentueuses modistes.

Les lieux regorgent de fils multicolores, de machines des plus ingénieuses, et d’une cabine d’essayage ô combien utile…
Mais attention, messieurs, ne vous y méprenez pas ! Prenez bien garde à vous faufiler jusqu’à cette cabine et à tirer derrière vous l’épais rideau lors de vos essayages. Sans cela, vous risqueriez de vous retrouver sous les regards rieurs de ces dames, qui ne manqueraient pas une occasion de vous dévêtir à la moindre distraction, ne vous laissant guère plus que vos braies pour seul vêtement !

Et si d’aventure vous cherchez davantage de matières pour vos projets, je vous rappelle la venue régulière de leur fournisseur privilégié. Discret mais ô combien bien pourvu, il revient chaque deuxième lundi du mois au marché de la grand-place, avec ses étoffes soyeuses, ses fils délicats, ses boutons dorés et autres fioritures qui font la renommée de ses étals.

Mais ne dévoilons pas tous nos secrets d’un coup, mes chers. Chaque révélation a son heure, et le meilleur, je vous le promets, est encore à venir…

Avec élégance,

Votre dévoué Sir Etienne de Saint-Geoirs.

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