

Ce précieux document, que dis-je, cette œuvre de géographie poétique, recense pas moins de neuf haltes cardinales, neuf épicentres de réjouissance, répartis avec science et esprit, permettant à chacun de s’immerger tout entier dans l’univers du XVIIIème siècle. Point ne sera donc besoin de boussole ou de guide chamarré : le parchemin des Mandrinades orientera le visiteur, qu’il soit paysan de la plaine ou duchesse des collines, entre spectacles équestres à faire frémir les sabots, envolées majestueuses de rapaces aux serres d’or, démonstrations éblouissantes des anciens métiers, et autres tableaux vivants dignes d’un salon versaillais.
Mais ce n’est point tout ! Petits et grands trouveront aussi de quoi festoyer entre le merveilleux village des enfants, les troubadours chantant la geste locale, les ménestrels virevoltant au gré des musiques d’antan, les danseurs en habits brodés, les marchés artisanaux aux mille senteurs, et, pour conclure, un feu d’artifice digne des fastes de la cour du Roy, embrasant le ciel tel un bouquet final d’étoiles et de gloire.
Mais laissez-moi, en homme bien informé, vous souffler un autre secret… Parmi les perles de cette édition, un joyau vocal se fait entendre : « Les Voix du Billoux ». Créé il y a plus de 10 ans, ce quatuor formé de Messires Guy, Maurice, Raymond et Michel, cultive l’art du chant comme d’autres celui de la vigne. Leur répertoire, éclectique et enraciné, mêle avec brio les chants du patrimoine, les harmonies corses, les mélodies du Sud-Ouest, les airs régionaux et même quelques variétés bien troussées dans de savoureux pot-pourris. Une rumeur, que l’on m’a soufflée entre deux couloirs, laisse entendre que ces dignes ambassadeurs de la chanson populaire tiendront une place toute particulière au sein des grands défilés, ceux-là mêmes qui marqueront le coeur des festivités !
Pour l’heure, les préparatifs avancent bon train dans l’ombre des coulisses, tandis que les étendards annonçant l’événement fleurissent déjà aux bords des chemins. Le grand programme paraîtra quant à lui dans une semaine, jour pour jour. Et vous le savez, « le savoir c’est le pouvoir ». Aussi, ceux qui saisiront ces secrets les premiers auront bientôt loisir de briller lors des dîners en famille ou entre amis.
D’ici là, tenez-vous prêts, parez-vous de soie, de velours, de coton, de laine ou bien de malice, car l’heure vient.
Votre dévoué,
Sir Etienne de Saint-Geoirs