La recette du bonheur

Très chers lecteurs,
Il se murmure que lundi, le marché hebdomadaire fut le théâtre d’un enchantement culinaire digne des plus fins palais. Une foule curieuse s’est attroupée autour d’un mystérieux cuisinier, réputé compagnon de Mandrin, qui, d’un geste assuré, arrosait d’un velouté de panais les assiettes des gourmets en émoi. Quelle rumeur plus délicieuse que celle qui prétend que ce velouté avait, tout comme son créateur, un parfum de rébellion ? Ah, mes amis, la gastronomie, éternel trésor de France, transcende les époques et ravit tous les cœurs, des plus modestes aux plus royaux.
Et qui mieux que les rois de France pour en être les ambassadeurs ? Chaque banquet a toujours été une scène destinée à afficher son pouvoir à coups de festins gargantuesques, à la limite de l’indécence… et de l’indigestion !

De mémoire, chaque souverain avait ses prédilections. François Ier raffolait du cotignac, cette pâte de coing aux vertus digestives; Henri IV, fidèle à son Béarn natal, mettait de l’ail à toutes les sauces, même sur une humble tartine de pain beurré et Louis XIII se délectait de sucreries comme les beignets, les massepains (à base d’amandes pilées, de sucre et de blancs d’œufs), la gelée de coings et les confitures. Louis XIV, réputé pour son solide coup de fourchette, se régalait toutefois (selon sa belle-soeur) de salade assaisonnée de basilic, d’estragon ou de… violettes. Le matin, il se réveillait même avec deux tasses de sauge et de véronique !

Quant à notre Bien-Aimé Louis XV, il m’a été rapporté que ce dernier préfère la discrétion des soupers intimes – souvent au retour de la chasse – loin du faste de Versailles, entouré d’une poignée d’amis.
Figurez-vous en effet que notre roi (aussi à l’aise avec un sceptre qu’avec une casserole) se retire volontiers à Trianon ou à Marly pour se livrer à des plaisirs culinaires en petit comité. Entouré de quelques heureux élus, il prépare lui-même sa spécialité : le poulet au basilic, le tout dans une ambiance conviviale, loin des regards indiscrets de la Cour.
Même Madame de Pompadour, sa célèbre favorite, partage avec lui ces moments de délectation. Ah, comme il est plaisant d’imaginer notre bon roi, loin des dorures et du protocole, s’adonnant à sa passion avec grâce et raffinement, prouvant ainsi que, même dans les mets les plus simples, l’élégance et la noblesse savent se faire sentir.
Le poulet rôti demeure d’ailleurs à ce jour l’un des plats préférés des français !

J’espère que cette nouvelle chronique aura délicieusement éveillé vos sens et mis vos papilles en émoi. En remerciement de votre fidélité, je vous offre, en toute discrétion, la recette secrète du roi, discrètement transmise par une proche de Sa Majesté. Aux fourneaux mes braves !
Votre dévoué,

Sir Etienne de Saint-Geoirs

Recette secrète
Du Poulet Rôti de Louis XV

Ingrédients

• 1 poulet d’ environ 1.5 kg 
• 2 c. à soupe  (30 ml) d’huile d’olive
• 5 feuilles de basilic
• 1 gousse d’ail pressée
• 2 c. à soupe  (30 ml) de jus de citron
• 1 c. à soupe (15 ml) de sel de mer 

Étapes

1. Dans un bol, mélanger l’ail, l’huile d’olive, le gros sel de mer et le jus de citron.

2. Glisser cette marinade uniformément sous la peau. Garder au frais de 24 à 48 heure.

3 Sortir le poulet au moins 1 heure avant la cuisson et répartir sous la peau, les feuilles de basilic à plat. Préchauffer le four à 200 °C.

4 Placer le poulet sur le dos, dans un plat légèrement huilé. Faites rôtir pendant 20 minutes, retourner le poulet sur le ventre et laisser rôtir 20 minutes. Retourner à nouveau et faites rôtir entre 10 et 20 minutes jusqu’à ce qu’il soit prêt (quand la chair se détache bien de l’os de la cuisse).

5. Laisser reposer 10 minutes.

6. Envoyez-moi un billet d’invitation afin que je puisse déguster votre préparation en bonne compagnie.

Quelques conseils

Prenez soin de bien nettoyer le poulet, de retirer les tissus graisseux à l’intérieur et de bien assécher le tout avec un papier absorbant avant la cuisson.

Pour un jus de rôti parfumé, déglacer les sucs du plat avec un ½ verre d’eau chaude.

Quels accompagnements ?

• Vin blanc
Bourgogne (Chablis)
• Vin blanc moelleux Sauternes
• Vin rouge
Bourgogne (Givry, Chorey, Chambolle-Musigny),  Bordeaux (Médoc),
Alsace Pinot Noir,
Rhône (Côtes-du-Rhône, Gigondas, Vacqueyras)

Bon appétit !

actualité précédente
22
octobre
2024

Un nichoir pour le Clos Stéphanois

actualité suivante
24
octobre
2024

Des jeux et un bon goûter !