

Parmi les merveilles attendues, permettez que je lève mon tricorne à une troupe qui n’a point son pareil; un chœur d’hommes, mes bons amis, et quel chœur !
Fondée en l’an deux mil neuf de notre ère, l’honorable association des « Tire bouchons » rassemble aujourd’hui une trentaine de gaillards, fiers chantres des terres et des mers, des tavernes et des terroirs.
Leurs voix profondes et chaleureuses vous conteront les merveilles du patrimoine régional, les ivresses gourmandes de la chanson populaire, les complaintes corses et les ballades russes, sans oublier les douceurs tropicales que l’on goûte en fermant les yeux sous les ombrages de bananiers imaginaires.
Mais ce n’est point tout, non, mes délicats épicuriens des arts vocaux ! Car ces messieurs possèdent également un second visage, une facette plus houleuse, plus celtique, plus embrumée; j’ai nommé le BAB, ou Bar à Bâbord, redoutable escouade de chants bretons, celtiques et marins, à faire tanguer les pavés de la place Alexandre Gagneux comme le pont d’un vieux galion en partance pour l’Île de Sein.
C’est là, précisément, que vous les trouverez, ces joyeux lurons, sur le marché artisanal et ladite place, offrant leur répertoire comme l’on verse un bon vin : avec générosité, avec chaleur, et avec ce petit goût de sel et de mémoire que seules les vraies voix savent faire vibrer.
Ainsi donc, en attendant que le canon tonne, que les poudrières fument et que le grand Mandrin reprenne possession de nos rues pour deux jours de liesse, ouvrez grand vos yeux à l’affiche, vos oreilles aux chants, et surtout, gardez votre cœur en alerte. Car la fête n’attend point les tièdes, elle embrase les âmes ferventes.
Votre dévoué,
Sir Etienne de Saint-Geoirs