

Comme chaque année, les traditions s’éveillent, fidèles au rendez-vous. Les enfants s’appliquent à décorer leurs œufs avec du jus de betterave, des décoctions de pelures d’oignon, ou quelques fleurs sauvages cueillies au détour des haies. D’autres les préparent à la course du dimanche matin, sur la pente du chemin des Thubes : celui dont l’œuf roulera le plus loin sans se fendre remportera la couronne de la chance et des acclamations.
Dans les cuisines, les mains expertes pétrissent la pâte de la pogne ou du gâteau de Pâques, riche en œufs et parfumé de fleur d’oranger. Chez certains, on peaufine la recette de l’agneau du dimanche, bien doré, tandis que les plus modestes se régaleront d’une omelette aux herbes fraîches : oseille, orties tendres, pissenlit et ciboulette, récoltées au lever du jour. Car, dit-on, ce que la terre offre à Pâques, elle le donne avec générosité et bienfaits.
Et pourtant, au-delà des jeux champêtres et des douceurs familiales, Pâques reste, pour beaucoup d’entre nous, ce moment particulier où l’on ressent dans l’air, plus que jamais, un frémissement d’espérance. La messe de la Résurrection, célébrée au petit matin, alors que la brume caresse encore les toits du village, demeure un instant suspendu. Le curé bénit les pains, les œufs, les cierges ; les chants s’élèvent comme une promesse que, oui, tout peut renaître — même ce que l’on croyait perdu.
Il n’est pas rare, à la sortie de la messe, que les cloches, revenues de leur périple romain, carillonnent à toute volée, comme si elles saluaient la lumière nouvelle. Les familles se retrouvent alors sur la place, s’échangent vœux et friandises, et l’on voit courir les enfants, rubans au vent, à la recherche des trésors cachés dans les jardins.
Il m’a également été rapporté qu’une messe en plein air toute particulière était également en préparation du coté de la Paroisse et des Georges Antonin; une messe des Mandrinades qui se tiendra dimanche 13 juillet à 9h30 aux abords de leur grange…
Ainsi, mes amis, Pâques n’est pas seulement une fête : c’est un recommencement. Et si nous savons nous y attarder un instant alors peut-être y entendrons-nous ce qu’elle murmure : la vie est là, toute neuve, et elle vous attend.
Votre dévoué,
Sir Etienne de Saint-Geoirs