Un tumulte exquis

Très chers lecteurs,
Le sablier s’épanche avec prestesse, et nous voici, comme emportés dans une cavalcade de soie et de soleil, à dix-huit jours seulement du Grand Événement de la Saison ! Le compte à rebours s’emballe, les cœurs palpitent, les aiguilles filent, et la bourgade entière se prépare à se vêtir de ses plus beaux atours pour célébrer notre très illustre Louis Mandrin.
Les préparatifs, que dis-je, les effervescences, s’intensifient jusqu’à bruire à chaque recoin de la ville. Une rumeur charmante, faite de corsages ajustés, de plumes légères et de partitions polies, s’élève comme un parfum d’été. Mes bienséants amis, la grande cérémonie d’ouverture, dont les contours prennent forme avec l’élégance d’une estampe, promet maintes délices et jolies surprises… mais chut ! Pas un mot de plus, ou je risquerais le courroux des édiles aux regards perçants !
Permettez-moi toutefois de souffler à vos oreilles attentives une confidence : l’Alerte Delphinale, brillante et sonore, répondra de sa présence comme à l’accoutumée. Cette vénérable troupe, forte d’une histoire de cent cinquante-cinq années participera à tous les temps forts : la Cérémonie d’ouverture, la Grande Parade, et la Retraite aux flambeaux, qui s’annoncent plus féériques qu’un rêve d’opéra.
Leur répertoire, noble et détonant, mêlera la pompe des fanfares, la vigueur des batteries ou encore les ritournelles bien-aimées d’un certain Sieur Dassin, dont les succès font encore tournoyer les cœurs et les ombrelles.
Et pendant que tambours battent et que les souliers s’échauffent au pas cadencé, nos modistes, ces fées de l’aiguille, entrent dans leur dernière ligne droite. Ô spectacle ravissant que celui de leur atelier, qui bourdonne, grouille, murmure et pétille tel un rucher de l’élégance ! On y court, on y brode, on y plisse, et chaque bouton semble avoir été discuté avec l’attention d’un traité de paix.
L’autre soir, une rumeur bien fondée nous conte qu’une visite toute singulière a égayé l’atelier : la Duchesse de Gisclon en personne, fine fleur de notre société, y fut accueillie avec les honneurs dus à son rang. Elle reçut pour l’occasion une robe somptueuse, cousue avec l’ardeur et la minutie des anges, parée de froufrous caressants, dorures savamment appliquées, soies opalescentes, rubans charmeurs et pierreries éclatantes… Une tenue faite pour resplendir sous le zénith et éclipser les plus éclatants rayons du soleil lui-même.
Chères âmes de qualité, il ne vous reste donc que peu de temps pour ajuster plastrons, tricornes, fanfreluches et dentelles. Que chacun se hâte avec grâce ! Les Mandrinades approchent, et avec elles, le temps suspendu d’un rêve éveillé.Que la lumière vous trouve parés.
Votre dévoué,
Sir Etienne de Saint-Geoirs
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