Une chronique… au poil !

Très chers lecteurs,
En ce mois de novembre, un nouvel engouement semble avoir conquis ces messieurs : la moustache ! Oui, ce bout de pilosité si soigneusement entretenu fait un retour en force, porté par une vague aux nuances d’un bleu profond délaissant les teintes rosées du mois d’octobre.

Ce mois, soigneusement orchestré par Lady Blanchet, se veut en effet dédié aux fragilités masculines du corps et aux maux discrets des hommes, rappelant l’importance de prêter attention à ces afflictions silencieuses que chacun peut porter en lui. Un mouvement de moustaches solidaires, chacune incarnant en elle la force d’un message qui transcende la simple mode. En arborant ce symbole sous leurs nez, les gentilshommes de notre bonne société rappellent l’importance de prendre soin d’eux, au-dehors, comme au-dedans.

À ce propos, une échoppe bien intrigante a récemment ouvert ses portes, à deux pas de mon propre secrétaire. Les passants avisés n’auront pas manqué d’apercevoir cet atelier du « Maître Barbier », qui a dressé son petit royaume de lames, rasoirs, blaireaux et huiles dans un ambiance feutrée tout à fait exquise. Mon petit doigt me dit que la Comtesse d’Amore et la Marquise de Biolay ne semblent pas être étrangères à tout ceci…
Ceci étant dit, il faut avouer qu’il s’agit là d’une véritable petite révolution. La mode capillaire de notre temps est particulièrement expressive : perruques et moustaches n’ont jamais été aussi poudrées, bouclées et sculptées en d’imposantes volutes.

À la cour de notre bon Louis XV, on dit même qu’une moustache soigneusement entretenue peut être l’indice d’un homme de bon goût, de sagesse et, bien souvent, de quelque profondeur d’esprit ! Ce détail n’est donc pas seulement esthétique ; il reflette un soin de soi qui va bien au-delà de l’apparence.

Enfin, mes bien chers lecteurs, j’ai récemment reçu nombre de vos lettres me suppliant d’ouvrir mes archives pour les premiers numéros de ces fameuses « Chroniques de la Bonne Société Mandrinoise ». Plusieurs collectionneurs tardifs, semble-t-il, nourrissent ce désir de posséder la collection complète…
Alors, pour satisfaire les passionnés et autres collectionneurs tout en maintenant le charme de l’inédit, je me suis entendu avec mon imprimeur pour une édition spéciale. Un tirage très limité des premières chroniques sera ainsi disponible, sur mon secrétaire situé dans le hall de l’Hôtel de Ville. Ces dernières, imprimées sur papier élégant et en quantité exclusive seront proposées le vendredi 6 décembre dès 18h30. La règle sera celle du « premier arrivé, premier servi; qu’il en soit ainsi » !

Sur ce, messieurs, ne laissez pas vos moustaches s’égarer dans des styles douteux, et portez-les comme il se doit : avec noblesse et panache.
Votre dévoué,
Sir Etienne de Saint-Geoirs

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