Fresque du moulin

‘‘LE MOULIN DE LOLO’’
(Fresque réalisée en 2010 par Mireille Perrin et Vincent Ducaroy)
Visiteurs ou nouveaux résidents de notre village, sans doute cette fresque, au titre si familier, vous interpelle.
Évidemment, comment ne pas s’interroger sur ce qui ne pourrait être que le souvenir d’une ancienne famille de meuniers ? En fait, l’évocation de la famille Veyron-Churlet, avec Adrien, puis son fils Charles dit ‘’Lolo’’ nous permettent d’évoquer l’histoire des moulins de notre village.
Dans l’ancien régime, le seigneur mettait à la disposition de ses sujets, pressoir, four et moulin que l’on nommait des banalités. ‘’Disposition’’, certes mais obligatoire et payante souvent en nature.
Jusqu’à un quart des produits transformés était dû au seigneur qui s’enrichissait !
4 août 1789, abolition des privilèges dont la possibilité, pour celui qui en a les moyens, d’acheter une banalité.
17 juillet 1793, plus besoin de racheter, les banalités sont abolies. Chacun est libre pour moudre, presser ou cuire.
Avant d’en arriver là :
13 février 1315, dans la chambre basse du château de Beauvoir-en-Royonnais, en présence du notaire Rosset, Le Dauphin Jean II de Viennois valide l’échange, initié en 1314, avec Pierre de Murinais de tout ce qu’il possède sur les territoires de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, La Forteresse et Sillans dont les moulins. De son côté, Pierre prend les territoires de Jean II autour du Murinais.
1583 et 18 juin 1685, ces moulins sont enregistrés au terrier du roi (recueil d’actes passés devant notaire) respectivement par le maréchal duc de Tallard (Camille d’Hostun) et Jacques de Theys de Sillans.
1763, année d’un procès intenté par Mme la marquise de Sassenage qui ‘’dans sa terre de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, possède des moulins banaux et les eaux en sa qualité de dame du lieu’’. Une écluse a été installée sans son autorisation pour arroser des prairies – elle gagne le procès.
Pour rejoindre le lavoir et une partie des remparts, (étape N° 2), nous avons marché sur un canal recouvert.
Celui-ci arrivait du canal (bief) alimentant les moulins. Il descendait dans les prés situés derrière l’ancienne usine détruite Bonvallet à droite de la route de la Daleure, lotissement et ateliers municipaux.
Jusqu’en 1936, le meunier ouvrait la vanne pour purger le canal. Cet afflux d’eau faisait sortir d’énormes rats que les riverains chassaient à coups de balai pour les empêcher de rentrer dans les habitations !
Pas de photographie de ce moulin mais une jolie toile signée René Perraud nous permet d’entrevoir sa vue arrière avec une partie de son quai de chargement.
Le bief passait dessous. Le courant entrainait non pas une traditionnelle grande roue, comme celle classée une des plus grande de France à Nantoin mais un système d’engrenages actionnant la pierre actuellement posée à proximité de la fresque.
Le moulin n’était plus en état et a dû être détruit. Alors cette fresque et sa pierre rappellent ce temps jadis.
Au XVII° siècle le moulin du village produisait 37 setiers : un tiers en froment (blé tendre), un tiers en seigle et un tiers en avoine – un setier est une unité de mesure du grain variant suivant les régions – pour nous, environ 4 tonnes par an pour les 37 setiers.
Réf. Minute du procès de Mme Sassenage

(Collection Christian Veyron-Churlet)
Un ou des moulins ? Effectivement, notre histoire évoque les moulins. Il y en avait au moins un second et nous vous invitons à poursuivre le parcours vers l’étape N° 8.
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Préserver l’histoire de notre village est un enjeu collectif pour les générations à venir. Aussi, ce document, peut, à tout moment évoluer, être corrigé, amendé. N’hésitez pas à partager vos connaissances et/ou vos observations.